Pourquoi peut-on ressentir forme et fatigue en même temps ?
Il n’est pas toujours facile de jauger des sensations car par définition cela fait appel à une bonne dose de subjectivité. C’est encore plus difficile quand se mêlent sensations de forme et de fatigue au sein de la même sortie. Si cela vous arrive et que vous en êtes déstabilisé rassurez-vous : c’est bon signe !
Une notion de charge d’entraînement …
Le principe de l’entrainement est finalement assez simple : l’enchainement des séances permet de développer vos aptitudes physiques, donc votre potentiel. Néanmoins dans le même temps ces séances finissent par engendrer de la fatigue. Il faut donc sans cesse avancer sur cette ligne de crête, sans tomber d’un côté ou de l’autre :
- si vous ne vous entraînez pas suffisamment vous ne développez pas significativement votre potentiel, et donc vous ne pourrez pas espérer progresser puisque vous ne générez pas de surcompensation. En ce sens la fatigue, dans une proportion raisonnable, est un pré requis de la progression
- si vous vous entraînez trop vous ne permettez pas à votre organisme de récupérer et donc vous ne lui permettez pas de profiter de la surcompensation. Cela peut conduire au sur-entraînement. En général on s’inquiète lorsque les mauvaises sensations perdurent durant plus de 4 à 5 séances consécutives
Mais pas seulement …
Voilà pour l’analyse assez simpliste des choses. Néanmoins, parfois, c’est un peu plus compliqué. Vous pouvez tout à fait sentir de la force / de la puissance, mais dans le même temps un niveau de fatigue trop élevé pour en profiter.
Deux cas de figure mènent à ce schéma certes quelque peu déstabilisant, mais qui est toujours signe d’un pic de forme en approche :
- vous sortez d’une période avec une charge d’entraînement plus importante : vous avez développé vos aptitudes, mais votre niveau de fatigue s’est élevé également. De ce fait vous sentez que vous en « avez sous la pédale » mais que dans le même temps vous ne pouvez pas en profiter pleinement. C’est le signe que vous vous apprêtez à franchir un palier. C’est un cas de figure très classique avant d’aborder une dernière semaine allégée avant un objectif. En gérant bien la récupération vous allez maintenir vos aptitudes tout en faisant disparaître la fatigue, laissant ainsi la place au pic de forme
- vous venez de boucler une grosse épreuve. Vous avez les jambes lourdes mais dans le même temps vous avez l’impression que vous n’êtes pas loin de faire des étincelles. C’est le signe que cette épreuve vous a « débloqué » : attendez d’avoir bien récupéré et vous profiterez pleinement de cet effet « coup de boost » post-épreuve. Ces sensations peuvent parfois apparaitre sitôt le décrassage post-épreuve, à J+1, J+2 ou J+3.
Ce double sentiment n’est pas commun puisqu’il n’apparait bien souvent que dans ces deux cas de figure. Toutefois, il ne doit pas constituer une source de stress, car c’est presque toujours synonyme d’une surcompensation qui est en cours, mais qui n’est pas encore achevée. A l’issue d’une courte récupération vous aurez éliminé la fatigue et vous profiterez de cette surcompensation, et donc de la progression issue du cycle d’entraînement et/ou de l’épreuve.
Benoit VALQUE
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