L’UCI dévoile son programme de lutte antidopage pour le Tour
L’UCI a dévoilé son programme de lutte contre le dopage pour le Tour de France. Celui-ci concerne le dopage physique et mécanique.
Le communiqué de l’UCI
Le programme antidopage très complet déployé sur le Grand Tour françaissera mené par l’International Testing Agency (ITA), l’organisme auquel l’UCI délègue depuis 2021 les activités opérationnelles de son dispositif de lutte pour un sport propre dans le cyclisme. Après avoir assuré l’égalité des chances pour tous les participants lors du Giro d’Italia en mai dernier, l’ITA collaborera à nouveau avec toutes les parties prenantes, y compris les autorités françaises et italiennes, pour protéger l’intégrité de l’un des événements cyclistes les plus prestigieux du monde.
Ce sera la quatrième fois que l’ITA se chargera du programme antidopage mis en œuvre sur le Tour de France depuis la délégation à l’agence de ses activités antidopage par l’UCI. Dans ce cadre, l’ITA a la charge de la stratégie antidopage globale, qui comprend la définition d’un plan de contrôle innovant basé sur le renseignement. Ce plan sera appliqué sur la base d’une évaluation des risques prenant en compte une grande variété de facteurs et sera adapté en temps réel si les circonstances ou de nouvelles informations rendaient des ajustements nécessaires. Le plan de contrôle tient également compte de toute information pertinente obtenue par l’examen des Passeports Biologiques des Athlètes – lesquels comprennent de nouvelles fonctionnalités mises en place par l’ITA, comme un module endocrinien pouvant indiquer l’utilisation de l’hormone de croissance humaine (HGh) – ou recueillie par le Département Renseignement et Enquête de l’ITA.
Les contrôles antidopage effectués dans le cadre du Tour de France seront ciblés et effectués tout au long des trois semaines de course, et pas seulement sur la ligne d’arrivée. À chaque étape, le maillot jaune et le vainqueur de la journée seront testés. Cette année, les échantillons seront envoyés principalement au laboratoire antidopage – accrédité par l’Agence mondiale antidopage (AMA) – de Lausanne, en Suisse.
Alors qu’environ 600 échantillons de sang et d’urine seront collectés durant la course, la période précédant le Tour de France est également essentielle pour garantir des conditions de concurrence équitables pendant l’épreuve. Dans cette perspective, l’ITA aura effectué quelque 400 contrôles hors compétition au cours du mois précédant l’événement.
À la fin de la course, l’ITA effectuera une sélection des échantillons qui seront conservés en vue d’une éventuelle réanalyse dans les 10 prochaines années, et continuera à suivre de près les athlètes après le Tour de France sur la base de toutes les données pertinentes qu’elle aura collectées avant et pendant la course.
Plus de 40 personnes chargées du prélèvement des échantillons ainsi que du personnel de l’ITA participeront à la coordination et à l’exécution des contrôles effectués sur tous les participants à Florence, en Italie, avant le Grand Départ du Tour de France. Tout au long de la course, les contrôles antidopage seront principalement effectués par le personnel de l’ITA chargé du prélèvement des échantillons, composé de 10 agents de contrôle du dopage également en charge des prélèvements sanguins, possédant une expérience approfondie du cyclisme. Pour le déploiement du programme antidopage, l’ITA collabore avec l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), qui apportera le soutien de son personnel de contrôle du dopage. Les chaperons, chargés d’informer les coureurs qu’ils ont été désignés pour un contrôle et de les accompagner au poste de contrôle du dopage, seront fournis avec le soutien de l’agence privée spécialisée Sports Ethics. L’ITA est également en contact étroit avec d’autres acteurs français et internationaux concernés, par exemple avec les autorités à différents niveaux sectoriels, en vue d’un soutien et d’un échange d’informations.
On rappellera que ces deux dernières années ont vu une augmentation considérable des ressources consacrées au programme antidopage du cyclisme. L’UCI, les UCI WorldTeams, les UCI ProTeams, les organisateurs de l’UCI WorldTour et les cyclistes professionnels sur route masculins avaient en effet décidé en 2022 de renforcer la capacité de l’ITA à protéger l’intégrité du sport grâce à une augmentation progressive de budget de 35 % – pour atteindre 10 millions d’euros – d’ici la fin de 2024. Ce financement soutient principalement des domaines tels que le renseignement et les enquêtes, les contrôles, la recherche scientifique, l’analyse des données, le stockage à long terme des échantillons et la réanalyse de ces derniers.
En 2023, s’agissant du programme antidopage du cyclisme, l’accent a été mis sur le renforcement des capacités en matière de renseignement et d’enquête, de contrôle et de capacité scientifique. Comme prévu, le nombre de contrôles a augmenté de 10 % avec 15’200 échantillons collectés en 2023 contre 13’800 en 2022, l’accent étant mis sur les contrôles antidopage hors compétition.
Le Directeur Général de l’ITA Benjamin Cohen a déclaré : « À l’ITA, notre engagement à protéger l’intégrité du sport est inébranlable. Pour le Tour de France 2024, nous mettons en œuvre l’un des programmes antidopage les plus complets à ce jour. En tirant parti de technologies avancées, telles que le module endocrinien du Passeport Biologique de l’Athlète, et en collaborant étroitement avec les autorités françaises et italiennes, nous visons à garantir des règles du jeu équitables. Grâce aux ressources accrues fournies par les parties prenantes du cyclisme, nous avons renforcé nos capacités en matière de contrôles, de renseignements et scientifique. Notre approche rigoureuse, fondée sur le renseignement, permettra non seulement de préserver l’esprit de fair-play pendant le Tour de France, mais aussi de dissuader les coureurs de recourir au dopage à l’avenir, notamment grâce au stockage et à la réanalyse des échantillons. Il s’agit d’une étape cruciale dans notre mission permanente visant à favoriser un environnement de compétition propre et équitable pour tous les coureurs ».
S’agissant de la lutte contre la fraude technologique lors du Tour de France, les contrôles de la présence d’éventuels systèmes de propulsion cachés dans les vélos seront effectués à l’aide de plusieurs outils d’inspection non-intrusive à la disposition de l’UCI tels que des tablettes magnétiques, et des appareils portables utilisant les technologies de rétrodiffusion et de transmission ainsi que le traitement d’image. En 2024, un nouvel outil d’inspection non-intrusive sera ajouté à l’arsenal de l’UCI dans le cadre de l’amélioration de son programme de détection à l’aide des technologies les plus récentes. De plus amples informations à ce sujet seront communiquées en temps voulu après le Tour de France 2024.
Avant chacune des 21 étapes, un Commissaire Technique UCI sera présent dans les bus des équipes pour contrôler tous les vélos utilisés au départ de l’étape du jour. Ces contrôles pré-étapes seront effectués à l’aide de tablettes magnétiques.
Après chaque étape, des contrôles seront effectués sur les vélos utilisés par :
- le vainqueur de l’étape,
- les coureurs portant un maillot de leader (jaune, vert, à pois et blanc),
- plusieurs coureurs sélectionnés de manière aléatoire, et
- tout coureur suscitant des soupçons, par exemple à la suite du contrôle réalisé avant l’étape, ou d’incidents relevés par le Commissaire Vidéo UCI.
Ces contrôles post-étapes seront effectués à l’aide des technologies d’inspection non-intrusive à rayons X portables et d’autres outils destinés à accroître l’efficacité du contrôle des vélos et les capacités d’inspection. Si nécessaire, tout vélo sera démonté.
Après que les coureurs auront franchi la ligne d’arrivée, les vélos soumis à des contrôles après l’étape seront rapidement étiquetés, ce qui permettra d’effectuer des procédures de contrôle rapides des vélos dans les minutes qui suivent le franchissement de la ligne d’arrivée et de les achever sans délai excessif. Dans le cas où des examens complémentaires plus poussés seraient nécessaires – y compris le démontage éventuel des vélos – les Commissaires UCI faciliteront les notifications appropriées.
Pour rappel, l’utilisation de la technologie mobile à rayons X garantit la sécurité des utilisateurs et des cyclistes, et permet d’obtenir une image radiographique haute résolution d’un vélo complet en cinq minutes seulement. La technologie de rétrodiffusion et de transmission portable fournit quant à elle instantanément des images haute résolution de l’intérieur des sections examinées qui peuvent être transmises, à distance, directement à l’unité responsable de la lutte contre la fraude technologique au sein de l’UCI. Ces images peuvent être examinées instantanément par les spécialistes de la fraude technologique pertinents. Ces images sont conservées à des fins de référence et de documentation.
S’agissant du cyclisme sur route, l’UCI réalise des contrôles de vélos lors de tous les événements de l’UCI WorldTour, de même que lors des Championnats du Monde Route UCI, des Championnats du Monde Route Paracyclisme UCI, de la Coupe du Monde Route Paracyclisme UCI, de l’UCI Women’s WorldTour et des Jeux Olympiques. Des contrôles sont également réalisés lors des Championnats du Monde UCI de mountain bike, de cyclo-cross et de cyclisme sur piste, de même que sur la Coupe du Monde Cyclo-cross UCI.
Lors du Tour de France de l’année dernière, un total de 997 contrôles de vélos avait été effectué, et aucun cas de fraude technologique n’avait été détecté.
La Directrice Générale de l’UCI Amina Lanaya a déclaré : « Le dispositif de lutte contre la fraude technologique mis en place par l’UCI pour le Tour de France 2024 lance un message très clair à toute personne qui pourrait envisager de tricher : il est impossible de passer à travers les mailles du filet. Avec la combinaison du contrôle de l’ensemble des vélos utilisés au départ de chaque étape et du contrôle de nombreux vélos aux arrivées en fonction de critères liés à la performance d’une part et à toute forme de soupçon d’autre part, le tout à l’aide des outils de détection les plus modernes, nous pouvons garantir l’équité de la compétition cycliste et protéger l’intégrité du sport ».
L’UCI rappelle qu’elle s’engage avec force pour que le cyclisme reste vierge de toute atteinte à l’intégrité, qu’il s’agisse, en l’occurrence, de dopage ou de fraude technologique. Dans cette perspective, toute personne disposant d’informations ou ayant des soupçons en lien avec toute forme de fraude technologique ou de dopage est encouragée à les rapporter – de manière sécurisée et confidentielle – sur la plateforme de signalement appropriée : pour la fraude technologique, sur UCI SpeakUp, lancée par l’UCI en 2021 et qui constitue un élément clé du programme Cycling Integrity de la Fédération ; pour le dopage, sur REVEAL, la plateforme de l’International Testing Agency (ITA). L’UCI rappelle qu’il est de la responsabilité de chacun de débarrasser le cyclisme de telles menaces. Chaque information peut être utile.