Interview – Nicolas Vinokurov : « une année décisive pour nous »
Nous avions fait le point avec lui l’an dernier en préambule de sa première année en professionnel, Nicolas Vinokurov fait pour nous le bilan de cette première saison avec Astana où il a décroché deux victoires (Tour du Japon et Championnat d’Asie CLM U23) et découvert la Vuelta. En 2025, il veut continuer à grandir en participant activement au maintien de sa formation en WT.
Quel bilan faites-vous de votre première année en World Tour ?
Je dirais que je suis satisfait, mais pas content. Je suis satisfait d’avoir fait de très grandes courses comme la Vuelta. J’ai bien appris, j’ai bien progressé. J’ai couru 71 jours de courses ce qui est beaucoup pour une première année. Cela m’a permis de me développer physiquement et mentalement. Je sens que je suis beaucoup plus prêt cette année que la saison dernière.
Vous évoquez la Vuelta, ça reste votre meilleur souvenir ?
Disons que c’est la course qui m’a fait comprendre à quel point le niveau World Tour était élevé. Un monde sépare les courses 2.1 / 2.Pro du WT. Tu vois la différence. Avant je n’y croyais pas je me disais : « il doit y avoir un petit niveau de plus ». Mais c’est un vrai cran en plus !
D’autres courses vous ont marquées ?
J’aime beaucoup l’enchaînement Alula Tour et Tour d’Oman. J’aime bien courir au soleil surtout en début de saison ça fait du bien au moral et ça me permet de maigrir un peu. Puis on n’est pas sur des grosses chaleurs mais sur du 25 / 30 degrés. On évite le froid et la pluie qu’il y a en Europe.
C’est un enchaînement que vous reproduirez cette saison ?
Normalement oui. Je suis censé débuter sur l’Alula, puis Oman. Après, je suis prévu sur Paris-Nice pour enchaîner sur Milan-San Remo. Il y aura ensuite le Tour of Hellas avant de partir sur le Tour de Turquie.
J’aurais après un camp d’entraînement en Sierra Nevada au mois de mai pour me préparer pour le Dauphiné.
Vous sentez-vous prêt à bien entamer cette saison 2025 ?
Pour l’instant ça va pas mal. Je touche du bois, mais j’ai réussi à éviter toutes les maladies hivernales. J’espère bien démarrer. J’étais prévu sur les Championnats d’Asie, mais on m’a enlevé au dernier moment. Je veux performer pour aider l’équipe à marquer des points UCI.
Justement, on imagine que le discours du staff lors du stage a été centré sur ces fameux points UCI en vue du maintien ?
C’est sûr, oui. Cette année, on va beaucoup plus courir sur des courses d’un jour. Le calendrier sera aussi plus chargé. C’est une année décisive pour nous. Il faut essayer à tout prix de se maintenir en World Tour. Je pense sincèrement que c’est possible. En tout cas si toute l’équipe y croit et qu’on fait un bon début de saison c’est faisable.
Stratégiquement, l’idée est de démarrer fort pour se mettre en confiance et lancer une dynamique ?
C’est ça ! À partir du moment où l’équipe va commencer à marquer des points et à gagner des courses ça va entraîner tout le monde. Puis c’est important par rapport au nouveau vélo. Si ceux qui sont en Australie montrent que le vélo marche bien ça va motiver toute l’équipe, tout le staff et les mécaniciens.
Un mot d’ailleurs sur ce vélo X-LAB ? Vous êtes plutôt satisfait ?
Toute l’équipe est vraiment contente. Je dis pas ça pour le dire, mais il est vraiment très rigide. Il y a une nette amélioration par rapport à notre vélo de l’an dernier. Surtout dans les parties descendantes. C’est là que je vois la différence, il va très très vite.
Mais bon, le premier test sera en course.
Il y eu beaucoup de changement à l’intersaison avec l’arrivée de XDS. Comment se sont déroulés les premiers stages ?
Très bien, il y a une super cohésion. Les nouveaux coureurs se sont super bien intégrés, j’ai l’impression qu’ils sont déjà là depuis plusieurs années. C’est important pour bien débuter la saison.
Il y a un fort noyau italien avec treize coureurs. Ça doit faciliter l’intégration ?
C’est sûr qu’entre eux il n’y a pas eu de problème. Puis même avec nous ils n’ont aucune difficulté à communiquer et à partager leur joie de vivre.
Parmi les nouveaux arrivants quel coureur vous a particulièrement impressionné ?
Sergio Higuita m’a vraiment impressionné en décembre. Sinon, Aaron Gate. Il est très expérimenté, je sens qu’il va nous faire une grosse saison. Il vient de faire et de gagner des courses sur piste il va avoir un sacré niveau sur le début d’année.
À titre personnel, quels objectifs vous fixez-vous sur cette saison 2025 ?
J’aimerai commencer à être un élément décisif pour l’équipe. C’est à dire pouvoir aider l’équipe dans les moments clés. Puis je voudrais jouer des Top 10 sur des courses 2.1 / 2.Pro et pourquoi pas même gagner car je trouve que j’ai bien progressé. J’y crois ! Après, je veux continuer à découvrir les courses WT d’une semaine. Pour ça, je ne me fixe pas trop d’objectif personnel. J’y serai pour aider les leaders de l’équipe. Enfin, si je recours la Vuelta en fin de saison et que j’ai ma chance dans les échappées j’irai vraiment avec l’objectif de faire quelque chose sur une étape.
Vous prévoyez un pic de forme sur une période en particulier ?
Pas vraiment, je vais essayer de faire une saison nette et propre où j’arrive à être en forme un peu partout. Je connais pas encore ma deuxième partie de saison, mais si j’arrive à bien gérer l’enchaînement Paris-Nice / Milan-San Remo je serai très content.
Propos recueillis par Alexandre Paillou
