Edito : 24 équipes sur les Grands Tours, pour sauver les Pro Team
La signature de Tom Pidcock chez Q36.5 Pro Cycling Team relance pour moi un débat, celui du nombre d’équipes autorisées à participer à un Grand Tour. N’ayant jamais encore trouvé un acteur du peloton pour me dire que la limite fixée à 175 coureurs sur une course augmente la sécurité, je me permets donc de remettre mon idée sur le devant de la scène.
Cette idée, c’est celle d’augmenter le nombre d’équipes invitées sur les Grands Tours, et notamment le Tour de France. A l’heure où la concurrence est de plus en plus féroce en seconde division, il est en effet à mon avis urgent d’agir.
Urgent d’agir pour assurer la stabilité de la pyramide, car le cyclisme, ce n’est pas seulement le World-Tour. Et pour moi, la Pro Team est en danger, ou tout du moins toutes les structures qui ne peuvent pas se payer Pidcock, Hirschi, Alaphilippe, De Lie ou Froome.
En danger car l’appétit de ces armadas de seconde division va forcément se porter sur les plus grandes courses. Et ce au détriment des structures historiques, qui permettent au cyclisme de perdurer, que ce soit en Espagne, en France ou en Italie.
Prenons par exemple le cas de Total Energies. L’équipe a vécu certes une saison 2024 compliquée, mais elle a eu le mérite d’aller chercher un succès de prestige grâce à Anthony Turgis lors du Tour de France. Malgré cela, sa présence l’an prochain n’est pas forcément acquise, car elle aura à faire face à Uno-X, mais aussi Tudor avec son duo Alaphilippe – Hirschi. Et si l’on rajoute désormais Pidcock chez Q36.5, ses chances de participer à la Grande Boucle s’amenuisent encore plus.
Tout comme celles des structures italiennes comme Bardiani ou Polti Kometa, qui elles aussi vont subir de plein fouet la concurrence habituelle, mais aussi désormais celle de tous les déçus du Tour de France, qui tenteront de se reporter sur le Giro. Et quid des formations espagnoles, soumises à un turn-over forcé (2 places pour 4 équipes) ?
Face à ce constat, il est donc urgent de faire preuve de bon sens, et d’accorder 2 invitations supplémentaires, sous peine de voir des projets disparaître. Car il paraît évident que la plupart des sponsors espagnols, français ou italiens investissent pour avoir de la visibilité sur leur Grand Tour national. Et si ce n’est plus le cas, on peut parier qu’ils iront déposer leur argent ailleurs, et que plusieurs équipes mettront la clé sous la porte…
Par Charles Marsault
Un commentaire