Tour d'Italie : les outsiders

Tour d'Italie : les outsiders

Après les coureurs français à suivre, ainsi que les potentielles surprises, nous continuons notre série ce jeudi avec les outsiders en vue du général. Pas forcément au niveau des principaux favoris, mais capable de créer la surprise en se hissant sur le podium à Milan.

 

Tejay van Garderen : Depuis 2012 et sa 5ème place du Tour de France pleine de promesse et sa confirmation avec le même résultat en 2014, TJ Van Garderen a quelque peu déçu les espoirs placés en lui. Annoncé comme co-leader de la BMC sur le Tour la saison dernière, l'Américain est passé complètement à côté de son rendez vous quand Porte confirmait lui qu'il pouvait être un candidat crédible pour un podium sur le Tour.

Les choses sont plus claires cette saison au sein de la BMC, à Porte le Tour de France, à Van Garderen le soin de relancer sa carrière sur les Grands Tours en s'alignant sur le Giro. Le moins que l'on puisse dire c'est que la distance chronométrée particulièrement importante sur cette édition était déjà un point positif pour l'américain.

Pas rassurant ces dernières années l'américain a cependant donné des signes de mieux depuis quelques semaines avec une 5ème place en Catalogne et une 6ème place en Romandie. S'il arrive au meilleur de sa forme sur ce Giro et avec un parcours taillé sur mesure, il est fort à parier que Van Garderen sera l'un des sérieux prétendants à un podium à l'arrivée à Milan.

 

Adam Yates : Révélation du dernier Tour de France où il a féraillé jusqu'au bout pour le podium, Adam Yates est pourtant relativement peu cité quand il s'agit de déterminer les principaux favoris et semble cantonné au rôle d'outsider. La faute en premier lieu au parcours qui en faisant la part belle aux chronos rendra bien difficile la tâche du jeune Britannique. La faute aussi à l'équipe alignée où une partie des équipiers est réservée pour Ewan quand il a lui même du enregistrer le désistement d'un soutien de luxe en la personne de son frère Simon Yates finalement préservé pour le Tour de France.

Pourtant il y a la place pour rester optimiste du côté de la formation Orica! Avec le premier chrono dès la dixième étape, l'équipe n'aura pas le poids de la course mais pourra avec Ruben Plazza et Carlos Verona pourra engager des mouvements loin de l'arrivée avec les nombreuses autres équipes de grimpeurs qui auront également intérêt à durcir la course.

Car si Adam Yates devrait concéder du temps sur les chronos, il a prouvé lors du dernier Tour de France et en ce début de saison qu'il faisait désormais partie des tout meilleurs grimpeurs au monde. Malgré son kilométrage face à la montre, ce Giro reste avant tout une épreuve réservée aux grimpeurs et Yates l'un des meilleurs d'entre eux depuis des mois est clairement l'un des favoris pour le podium à Milan!

 

Ilnur Zakarin : 2015 Tour de Romandie, le peloton et les suiveurs découvrent médusés un jeune Russe au passé sulfureux qui sorti de nulle part vient coiffer les spécialistes de courses par étapes. Celui que beaucoup imaginaient comme une comète a depuis franchi un nouveau palier en terme de régularité en 2016 où il s'est notamment classé 4ème de Paris-Nice, 7ème en Catalogne puis 4ème en Romandie.Devenu l'un des tout bon grimpeurs du peloton, le coureur Russe réalise également des performances plus que correctes face à la montre et se découvre plutôt à l'aise lors de scénario plus décousus comme le Giro en réserve souvent. Alors où est le problème? On évoque souvent la maladresse et les nombreuses chutes connues par le Russe lors des dernières saisons, pourtant si le Russe n'est clairement pas le coureur le plus à l'aise sur son vélo il n'en chute pas moins rarement.

Le vrai problème vient peut être du fait que bien que très bon partout, le Russe n'a pas ces derniers temps dominés ses adversaires et son sujet de manière convaincante. Moins fort à priori que les Nibali, Quintana ou Pinot en montagne, moins fort que les Dumoulin, Thomas ou autres Dennis sur l'effort chronométré, le Russe a du mal à passer le palier supplémentaire lors des courses d'une semaine. Et si, finalement, ce Giro pour coureur complet était pour Zakarin l'occasion idéale afin de réaliser la performance marquante après laquelle il court depuis quelques temps?

 

Tom Dumoulin : Véritablement révélé lors de la Vuelta 2015, Tom Dumoulin a découvert, pendant les trois semaines où s'est déroulé le Tour d'Espagne, qu'il pouvait être un coureur de Grand Tour. Et depuis ce moment, le rouleur néerlandais a laissé gentiment mûrir cette idée, et surtout travaillé son gros point faible, la montagne.

Au départ d'un Giro qui paraît équilibré, le pensionnaire de la formation Team Sunweb pourrait donc tirer son épingle du jeu, pas pour jouer la victoire, car si il se retrouve avec le maillot rose sur les épaules, les grimpeurs feront tout leur possible pour le mettre en difficulté, mais pourquoi pas pour un top 5, ou une place sur le podium, qui paraît suivant le scénario, accessible pour lui.

 

PHOTO CREDIT: LaPresse - D'Alberto / Ferrari

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