Paris-Nice : les favoris de la rédaction

Paris-Nice : les favoris de la rédaction

Lilian Calmejane (Noé)

« Je vise une place au général ». Ça a le mérite d'être clair. Après y avoir découvert le World-Tour en 2016, puis y avoir décroché un maillot à pois en 2017, Lilian Calmejane veut s'essayer au classement général de la Course au Soleil. Et il peut y nourrir de légitimes ambitions après son très bon début de saison, où il a fini dans le top 10 de chacune des courses auxquelles il a pris part avant de remporter son premier bouquet sur la Drôme Classic. Il pourra s'appuyer sur une équipe en grande forme avec le puncheur Jonathan Hivert, qui a remporté les deux étapes et le général du Tour du Haut-Var, ou sur Sylvain Chavanel qui devrait prendre le départ du dernier Paris-Nice de sa carrière. Mais il devra toutefois partager le leadership avec le jeune Thomas Boudat, qui tentera de s'illustrer dans les sprints. Le parcours de cette édition 2018 semble bien lui convenir sur le papier, à condition qu'il ne perde pas trop de temps sur le chrono de Saint-Étienne. Mais avec sa forme actuelle, il pourrait fort bien surprendre les favoris désignés ou, le cas échéant, décrocher une belle étape devant un public acquis à sa cause depuis le dernier Tour de France.

Jacob Fuglsang (Max Conterdo)

A l'image de l'ensemble de son équipe, Jakob Fuglsang a débuté la saison le couteau entre les dents : 3 ème à Valence, 6ème en Murcie, 4ème en Andalousie, le Danois fut l'un des plus en jambes sur le circuit espagnol si l'on excepte "la pouliche Murcienne", Alejandro Valverde. Mais comme "el Imbatido" faisant à nouveau l'impasse sur Paris-Nice, la cote du sociétaire d'Astana remonte logiquement. En outre, Fuglsang apprécie les routes françaises, comme en témoigne sa victoire sur le Dauphiné en 2017. Et-contrairement à pas mal de grimpeurs- les pièges de débuts d'épreuves, à l'instar des fameuses bordures, ne lui font pas peur, le Danois s'y montrant souvent très à l'aise. Enfin, le CLM, loin d'être tout plat, ne devrait pas lui être défavorable. Entouré de nouveau par une équipe solide, il pourra compter sur sa complémentarité avec Luis Leon Sanchez - qui semble avoir retrouvé ses jambes d'antan - afin de tirer les marrons du feu lorsque les autres favoris ne manqueront pas de se marquer.

Sergio Henao (Charles Marsault)

Au contraire de mes estimés collègues, je ne vais pas prendre de risque au moment de désigner mon favori pour cette édition de Paris-Nice, et même si un succès du colombien au général ne me plairait pas plus que ça, j'ai bien peur que la Sky ne frappe très fort lors de cette édition 2018 de la "Course au Soleil". D'autant plus que lorsque l'on s'attarde sur la liste des partants, on s'aperçoit rapidement que la grande majorité des coureurs de Grands Tours ont fait le choix de privilégier l'Italie, ou se disputera Tirreno-Adriatico. Au vu du contexte donc, et de la bonne forme de Sergio Henao, je le vois remporter un second Paris-Nice consécutif, et reléguer ses équipiers un peu plus loin dans la hiérarchie SKY, où en cas de suspension de Froome, la lutte pour le leadership pourrait être féroce.

Tim Wellens (Liam)

Tim Wellens n’est pas un très grand gagneur et ne sera certainement jamais un boulimique de victoires. Pour autant il commence à se forger un palmarès correct sur les courses par étapes d’une semaine. Il est désormais temps de passer la vitesse supérieure et d’ajouter une victoire de prestige dans son escarcelle. Ça tombe bien, il est en forme et reste sur une bonne série en sortant vainqueur final des deux dernières courses par étapes disputées : le Tour de Guangxi fin 2017 et plus récemment la Ruta del Sol en début de saison. Une victoire probante face à un plateau somme toute très solide. De plus en plus complet, Wellens a prouvé qu’il était capable d’accompagner les meilleurs grimpeurs en moyenne montagne et de rouler très correctement contre le chrono sans perdre ses qualités de puncheur. Bonne nouvelle pour lui, le parcours de Paris-Nice devrait lui permettre de mettre une nouvelle fois ses qualités en exergue. Disputée sur un parcours piégeux et à des températures qui lui conviennent, la Course au Soleil offre un terrain de jeu idéal pour un coureur imprévisible comme lui. Mais attention Wellens possède les défauts de ses qualités. Et si ce côté imprévisible peut lui permettre de surprendre ses adversaires dans des phases de course mouvementées il peut aussi se retourner contre lui s’il ne se canalise pas. On l’a ainsi souvent vu dépenser son énergie à des moments peu opportuns. Wellens devra donc courir juste et de manière précise. S’il parvient à trouver le juste compromis entre audace et justesse tactique il sera un client très sérieux à la victoire finale. Il est en pleine confiance et en pleine force physique, j’y crois !

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