Matos : Test du casque Aftershokz Trekz Air
Matériel
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Introduction
Faire du sport en musique est quelque chose de très répandu, dans les salles de sport notamment, mais également en plein air par de nombreux coureurs à pied. La pratique est largement facilitée depuis quelques années avec l'apparition des technologies sans fil, mais également l'intégration de lecteurs mp3 sur nos téléphones et récemment sur nos montres de sport. Pourtant, cette « mode » ne s'est pas vraiment étendue au monde cycliste. La principale raison ? La sécurité ! Il est vrai que l'on se sent de plus en plus en danger sur nos routes d'entraînement, et l'idée de se couper du monde extérieur avec des écouteurs dans les oreilles est assez vite abandonnée par tout cycliste raisonnable. De toute manière, le port d'oreillette est interdit dans le code de la route, aussi bien pour un automobiliste que pour un cycliste.
Et si l'on pouvait concilier plaisir et sécurité avec les casques Aftershokz à conduction osseuse ?
Qu'est ce que la conduction osseuse ?
La conduction osseuse est une technologie novatrice, elle permet de transmettre le son par vibration des os du crâne plutôt que par vos tympans. Cette technologie possède de nombreux avantages, mais n'est finalement pas si nouvelle. Pour la petite histoire, le premier à l'avoir utilisée n'est autre que Beethoven suite à des problèmes d'audition. Il avait eu l'ingéniosité de relier son piano à une tige conductrice qu'il serrait entre ses dents. La conduction osseuse lui permit alors de continuer à jouer sa musique.
C'est bien joli tout ça, nous pouvons donc entendre la musique en contournant nos tympans, mais qu'est-ce que cela change au juste, et quel intérêt pour un sportif ? Le problème des casques ordinaires, et en particulier des écouteurs intra-auriculaires, c'est qu'ils nous isolent du monde extérieur. Dans certains cas, cela peut être un avantage, par exemple dans une salle de sport, dans un transport en commun, où l'on souhaite s'isoler du bruit ambiant. Mais pour le cas d'un sportif en plein air, qui pratique son sport en contact avec la circulation automobile, il est primordial de rester alerte sur notre environnement. Pour un cycliste, la conduction osseuse semble donc indispensable si l'on désire écouter sa musique en roulant.
Découverte du Trekz Air
Dès le premier contact avec ce casque, on est séduit. L'ensemble est relativement fin et élégant, il est même très agréable au toucher. Le revêtement est assez doux et bien fini, rien ne dépasse, tout est légèrement arrondi pour ne pas risquer de blesser, et en même temps, ce revêtement semble également avoir des propriétés antidérapantes, qui laissent imaginer un bon maintien.
On est également conquis par le poids plume de l'appareil, mesuré à seulement 30 grammes. Surtout, l'ensemble est vraiment compact, rien ne dépasse, aucun fil n'est visible... Esthétiquement tout est parfaitement réussi, rien à redire. Quand au packaging, le Trekz Air est livré avec un étui de rangement en silicone souple, suffisamment grand pour y ranger l'appareil bien sûr, mais également le câble de charge et pourquoi pas un petit lecteur mp3. L'appareil est également livré avec des bouchons d'oreille, ce qui peut étonner, mais nous y reviendrons plus tard. Pour l'heure, notre seule envie est d'essayer ce casque et « expérimenter » la conduction osseuse !
Première utilisation
Nous vous épargnerons dans ce test tous les aspects classiques liés à des casques ou oreillettes Bluetooth. Le Trekz Air s’appaire à tout lecteur mp3 ou téléphone Bluetooth de manière tout à fait simple et classique. Il est également équipé de boutons de commande tout à fait classiques et fonctionnels, On/Off et réglage du volume sur la droite et un gros bouton de lecture/changement de piste/prise d'appel sur la gauche. Rien de nouveau, mais rien de manquant non plus.
Enfin, nous mettons ce casque sur nos oreilles... euh non, sur notre crâne. Lecture d'une piste et... et c'est assez déroutant au départ ! On entend notre morceau de manière claire et précise mais sans réellement comprendre comment et d'où vient le son. Notre tête toute entière est devenu une sorte d'enceinte, et c'est assez perturbant au départ de ne rien avoir dans les oreilles. Très vite pourtant, ça en devient très agréable, et après quelques minutes, on est plutôt bluffé par la qualité sonore proposée. Cet aspect nous inquiétait un peu, mais c'est très certainement le casque de sport que nous avons pu essayer qui nous donne les meilleurs restitutions. Sans toutefois être des experts en audio bien sûr, tout semble y être, les aigus, les basses, sans jamais saturer. Sur certaines notes, si l'on monte le son au maximum, on peut arriver à ressentir de légères vibrations, qui surprennent un peu au début mais semblent sans conséquence. Par acquis de conscience, nous avons fait essayer le casque à plusieurs personnes, afin de vérifier une éventuelle « incompatibilité » sur certains individus, mais tous nos « cobayes » ont eu le même ressenti que nous, très positif !
Utilisation sportive !
Pour un premier essai, nous avons préféré utiliser le Trekz Air en course à pied, afin d'avoir des éléments de comparaison. Dès les premières foulées, c'est le confort de l'appareil qui surprend. Il est léger, vraiment très stable, rien ne bouge quelles que soient les allures. Le fait de ne rien avoir dans les oreilles donne une vraie sensation de liberté, c'est très agréable, surtout lorsque l'on commence à transpirer. Pour le côté sonore, même si la conception par conduction osseuse peut laisser dubitatif au premier abord, c'est en réalité excellent ! Le son est vraiment clair et précis, avec toujours cette impression qu'il vient d'une enceinte extérieure, comme si tout le monde autour de vous pouvait l'entendre. Déjà à pied, nous avons pu constater l'intérêt de cette technologie en terme de sécurité. Contrairement aux écouteurs intra-auriculaires, nous ne sommes pas coupés de l'environnement, et nous avons remarqué être bien plus alerte au moment de traverser une route, ou même vis-à-vis des passants. Même en milieu calme et sauvage, le principe est assez agréable, il permet de profiter de sa musique tout en profitant également de la nature, des chants des oiseaux, du bruit d'une rivière...
Enfin, nous nous décidons à sortir cet Aftershokz sur le vélo. Nous devons bien avoué qu'au moment de s'équiper, c'est assez étrange d'installer ce genre d'accessoire pour partir rouler. La route est devenue suffisamment dangereuse pour devoir garder toute son attention. Toujours est-il que l'installation du Trekz Air se fait sans souci et est complètement compatible avec un casque et des lunettes, il se fait instantanément oublier. Par acquis de conscience, nous l'avons essayé avec plusieurs couples de casque et lunette, toujours avec satisfaction.
Nous commençons l'essai sur une petite route de campagne, avec très peu de circulation. Assez vite, il faut avouer qu'il est plaisant d'avoir un peu de musique, en particulier sur une sortie longue en solitaire. Comme sur les essais précédents, il n'y a strictement rien à redire sur la qualité sonore, bien au contraire, tout est toujours aussi clair et précis, même à grande vitesse en descente.
Nous arrivons dans une zone commerciale avec beaucoup plus de trafic, le moment le plus intéressant de ce test. Au départ de la sortie, nous avions réglé un volume sonore qui nous convenait (pas au maximum), et avons décidé de ne plus y toucher, quelle que soient les conditions de circulation. A aucun moment, nous avons été surpris par un véhicule nous doublant que l'on avait pas entendu venir. Dans le plus fort du trafic, nous avons même parfois été un peu frustrés, puisque le bruit de l'environnement semblait prendre le dessus sur notre musique... Mais c'est bien là le but recherché. Pour essayer de schématiser, nous avons presque la sensation d'avoir un volume qui se règle automatiquement en fonction de ce qui se passe autour de nous.
Ces impressions se sont confirmées à chacune de nos sorties avec le Trekz Air, la conduction osseuse semble réellement une solution très adaptée aux besoins des cyclistes.
Utilisation extra sportive
Toujours en partant de ce principe que les casques Aftershokz à conduction osseuse permettent d'écouter sa musique en rester au contact de l'environnement, nous leur avons trouvé un intérêt au travail par exemple. Vous pouvez tout à fait écouter votre morceau préféré devant votre ordinateur, tout en restant attentif aux discussions de vos collègues, à la sonnerie de votre téléphone...
Cependant, le point fort de ce casque peut aussi devenir son point faible dans certaines situations. Dans les transports en commun par exemple, ou même dans une salle de sport, les écouteurs sont parfois bien utiles pour justement s'isoler de bruit ambiant. Pour ces situations, Aftershokz a quand même prévu une « parade » en fournissant des bouchons d'oreille. On se retrouve parfaitement isolé, mais on perd ainsi un peu l'intérêt de la conduction osseuse.
Enfin, la téléphonie. Nous n'en avons pas parlé dans le chapitre « utilisation sportive » car dans notre utilisation personnelle, ce n'est pas réellement le but, au contraire, nous préférons sortir de nos « obligations » du quotidien lorsque nous sommes à l'entraînement. Cependant, nous avons quand même testé la prise d'appel en roulant et nous avons été plus que surpris. Même à plus de quarante km/h, il est tout à fait possible de tenir une conversation, pour les deux interlocuteurs, sans saturation du micro. Ainsi, malgré nos réticences, on s'est parfois surpris à répondre à un appel pendant une sortie vélo ou un footing... Puisque c'est la mode en ce moment, la qualité du micro permet également d'utiliser ce casque en mode « gamer » sur Zwift. Cela peut être pratique sur une course virtuelle de pouvoir discuter tactique en temps réel avec un collègue ;-).
Conclusion
Vous l'aurez compris, nous sommes séduits par cet appareil. Nous lui voyons que des avantages pour une utilisation sportive en plein air, il semble primordial pour une utilisation cycliste, mais nous le conseillons également vivement pour la course à pied et toute autre activité en contact avec la circulation. En plus de l'aspect sécuritaire apporté par la conduction osseuse, le casque en lui même est de très bonne facture, très léger, très stable, parfaitement adapté aux activités sportives. Pour le cyclisme, c'est pour nous un super compagnon pour vos sorties longues à basse intensité. Pour les séances d'intensité, nous conseillerons malgré tout de le laisser à la maison, déjà car la séance en soit occupe suffisamment, mais également car ce genre de séance suffit parfois à perdre un peu de lucidité, autant éviter toute « distraction » supplémentaire.
Si nous devions lui trouver un défaut, en étant très critique, seuls les boutons de volume sont un peu petits et parfois difficiles à manipuler à l'effort (surtout avec des gants).
Le casque Aftershokz Trekz Air est disponible sur :
Par Sébastien Rodriguez
