Matos : test de la cassette Rotor Uno

Matos : test de la cassette Rotor Uno

Test de la Cassette Rotor Uno

Introduction

Comme beaucoup d’entre vous, nous avons profité de la période estivale pour partir à la conquête des grands cols. A ce jeu-là, c’est chaque année la même chose… notre principal ennemi, c’est le poids ! Évidemment, c’est notre propre poids qui devrait nous préoccuper le plus, mais cela n’empêche pas de s’intéresser également à notre précieuse monture. Pour être honnête, nous avons déjà à titre personnel expérimenté de nombreuses pièces plus ou moins exotiques, avec des résultats pas toujours très rassurants. Des freins, des attaches rapides, des pneus… et aussi des cassettes, qui nous ont très vite ramenées vers des valeurs sûres, quitte à sacrifier quelques centaines de grammes.

Nous n’avons une nouvelle fois pas su résister à l’appel du « light », et nous vous proposons notre test de la cassette Rotor Uno, parmi les plus légères du marché.

Présentation

On ne présente plus la marque rotor, bien connu pour la qualité de leurs plateaux Qring, leurs pédaliers, et leur travail de l’aluminium en général. Nous devons bien avouer que la renommée de la marque nous a grandement rassuré au moment de tester à nouveau ce type de produit.

La Rotor Uno est livrée dans un emballage très élégant qui classe d’entrée la cassette dans le très haut de gamme, assez inhabituel pour ce type de produit, tout comme le design de la Uno que l’on découvre enfin. Esthétiquement, cette Rotor est assez surprenante, on est loin de l’aspect métal brut de fonderie des classiques Shimano ou Sram. Nous devons avouer que c’est assez plaisant, d’autant que le résultat est plutôt soigné et élégant, en particulier sur les plus grosses dentures avec de nombreux détails en sérigraphie. On aurait presque peur d’utiliser cette cassette de peur d’abîmer la décoration.

Pour ce test, nous avons reçu une version en 11-30T, deux autres déclinaisons sont disponibles, 11-28T et 11-32T.

Caractéristiques

La principale caractéristique qui nous a poussé à tester cette Rotor Uno, c’est son poids plume annoncé, et la balance ne nous a pas déçus ! Le modèle que nous avons reçu, en version 11-30T affiche tout juste 147 grammes. A titre de comparaison, une Dura Ace est annoncée à 165 grammes dans sa plus petite denture (11-23T). Malheureusement, nous ne disposions que d’un modèle Ultegra en 11-30T, qui a été vérifiée à 278 grammes, nous pouvons facilement penser que la Uno permet de gagner entre 50 et 70 grammes sur une Dura Ace équivalente. Pour les adeptes du light, c’est donc loin d’être négligeable.

Ce poids plume est obtenue grâce à l’utilisation de plusieurs matériaux. Les plus petites dentures sont directement usinés dans un bloc d’acier, ce qui laisse envisager une bonne résistance, ainsi qu’une bonne rigidité. Les plus gros pignons sont quand à eux directement usinés dans un bloc d’aluminium 7075, qui permet d’alléger l’ensemble. Ces deux corps sont simplement vissés l’un à l’autre par, lui donnant un aspect entièrement monobloc. Cet aspect est plutôt pratique lors des phases de montage et démontage de la cassette, plus moyen de se tromper, d’inverser deux dents, de chercher un sens de montage ou de se demander à quel moment mettre quelle bague. Ici, il n’y a plus qu’un seul bloc que l’on place directement sur le corps de roue libre. Cela peut d’ailleurs également devenir un atout pour l’entretien, on pourra se poser la question de démonter régulièrement l’ensemble pour un meilleur nettoyage de la cassette comme de la roue.

Une dernière particularité de cette Uno, directement lié à cette conception monobloc, l’encrage entre la cassette et le corps de roue libre ne se fait que sur une tout petite partie de la cassette, uniquement au niveau du plus petit pignon. Autrement, seul le second bloc en aluminium vient reposer sur le corps, mais sans cannelure. La roue est donc entraînée uniquement par cette toute petite zone de contact.

Sur le papier, bien que l’on sente ce souci de « minimalisme », la conception semble intelligente et rassurante. En effet, les plus fortes contraintes sont généralement situées sur les pignons les plus petits, lors de grosses relances ou bien sur des sprints par exemple. Au contraire, sur un effort en montagne sur les plus gros pignons, l’effort est souvent plus lissé, moins violent. Il semblait donc judicieux de prévoir à la fois un matériau plus solide, et un entraînement de la roue, au niveau de ces basses dentures.

Reste à confirmer tout cela sur la route.

Sur le terrain

Aussi belle et légère soit cette Rotor Uno, tout ceci sera très vite effacé par un mauvais comportement sur la route. Si nous avons déjà trouvé des produits aussi prometteurs chez certains concurrents, nous sommes toujours très vite revenus aux bonnes vieilles valeurs sûres que sont les Shimano Ultegra ou Dura Ace.

Pour ce test, il est à noter que notre vélo était équipé d’une chaîne Shimano Dura Ace 9000 (régulièrement entretenue et lubrifiée au Squirt Lub), d’un jeu de plateaux Rotor QRing en 54*39, le tout sur une transmission Ultegra di2.

Les premiers tours de roues sont plutôt convaincants, la transmission semble tout à fait fluide et silencieuse. Pas de bruit métallique ou autre nuisance sonore, aucun besoin non plus de reprendre le réglage de notre dérailleur. Les vitesses passent très bien, sur l’ensemble de la cassette, mais aussi bien qu’une shimano d’origine ? Oui… et non… ou plutôt, c’est différent ! Les cassettes Shimano sont un modèle de souplesse et de douceur, ici, avec la Uno, c’est plus viril, plus franc ! On aurait d’ailleurs presque la sensation que les vitesses passent plus vite, donnant un comportement un peu plus « coursier » au vélo. Est-ce mieux ? moins bien ? Difficile à dire, cela dépendra certainement des préférences de chacun.

Dans tous les cas, nous n’avons jamais réussi à mettre la Rotor Uno en défaut, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Sprints, Relances, départs arrêtés, travail de force, à aucun moment nous n’avons pu constater la moindre faiblesse de la cassette.

A ce jour, nous avons effectués pas loin de 2000km avec cette cassette, nous n’avons remarqué aucune différence. Même notre principale crainte sur le design de la Uno semble infondée. Seules quelques marques sur le sommet des dents attestent des kilomètres déjà parcourus, mais l’ensemble a gardé toute sa splendeur.

Conclusion

Avons-nous enfin trouvé une cassette light réellement fiable ? On dirait bien que oui ! Nous n’avons rien trouvé à reprocher à cette Rotor Uno, si ce n’est son comportement plus « brutal » qui ne conviendra pas forcément à tous.

Alors elle est pour qui cette UNO ? Si vous êtes un compétiteur à la recherche de performance sans compromis, ou un adepte du matériel « ligth », il faudra considérer cette cassette avec attention. Si vous cherchez avant tout du confort, de la fiabilité et que vous êtes prêt à sacrifier quelques grammes, il vaudra sûrement mieux rester sur du classique.

Enfin, nous sommes sur un produit très haut de gamme, le prix sera donc certainement aussi un frein pour beaucoup d’entre vous. A 350 euros prix public, c’est bien sûr un budget, mais ne vous y trompez pas, il faut assurément mettre cette Uno en comparaison avec une Shimano Dura Ace ou une Sram Red.
 

Nous avons aimé

  • Poids plume

  • Design, finitions

  • Fiabilité

Nous avons moins aimé

  • Prix

  • Shifting « brut »

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