Interview : Thomas Boudat "Ne pas se focaliser sur les autres équipes"

Interview : Thomas Boudat "Ne pas se focaliser sur les autres équipes"

Vainqueur le mois dernier des Six Jours de Rotterdam en compagnie de Niki Terpstra, Thomas Boudat a on ne peut mieux débuter sa saison 2019. Une saison charnière pour la formation Direct Energie qui aspire au World Tour et qui est à la lutte avec Arkea-Samsic et Vital Concept-B&B Hotels pour les deux derniers sésames pour le prochain Tour de France. Pour le Langonnais d'origine, hors de question de se faire la guéguerre pour autant. L'invitation pour la Grande Boucle passera par des bons résultats. Et cela a plutôt bien débuté.

Vous étiez à Majorque la semaine dernière. Comment s'est déroulée votre préparation hivernale ?

J'ai un petit peu changé mes habitudes puisque j'ai participé en janvier aux Six Jours de Rotterdam. Du coup, je suis dans le rythme.

Une compétition que vous avez remporté en compagnie de Niki Terpstra. On imagine que ça met de suite en confiance ?

Oui, surtout qu'on ne nous a pas trop fait de cadeaux. Ça permet de bien commencer la saison.

Un mot sur votre entente avec le coureur néerlandais qui est, par ailleurs, la recrue phare de l'intersaison chez Direct Energie...

Ça s'est très bien passé. Il connaît son métier sur le bout des doigts. Il m'a appris pas mal de choses, même si j'ai déjà fait pas mal de piste auparavant. En plus de cela, j'ai découvert une très bonne personne. Ce n'est que du positif.

Vous avez été surpris de voir débarquer un coureur de ce calibre dans votre effectif ?

Forcément, c'est un des plus grands coureurs du peloton actuel. Il a gagné toutes les plus belles courses. C'est sûr qu'on ne s'y attendait pas, mais c'est une très bonne surprise.

Revenons sur votre saison 2018, deux victoires sur la Ruta del Sol et Cholet-Pays de la Loire. Satisfait ?

C'est un bilan positif, oui. Il n'y a pas eu beaucoup de victoires, mais au niveau physique j'ai beaucoup progressé. C'est ce qui est important. J'ai fait mon second Tour de France et j'ai d'ailleurs pu sentir la différence par rapport à la première année.

C'est à dire ?

Il a été très enrichissant. Un mois avant mon premier Tour je m'étais fracturé le scaphoïde. J'avais donc couru dans l'incertitude. Cette année, j'ai vraiment été à cent pour cent de mes moyens. Sur les étapes au sprint, j'ai mieux appréhendé les choses. En montagne aussi. J'ai beaucoup mieux géré mon Tour de France. Quand je suis arrivé à Paris, j'étais fatigué mais par rapport à la fois précédente beaucoup moins. Il y a aussi la gestion de tous les à-côtés. On ne s'en rend pas compte, mais c'est énorme.

Il vous tarde donc d'y revenir....

Forcément, oui.

Quels sont vos objectifs pour cette saison 2019 qui vient de débuter ?

Disons que je suis un petit peu dans le flou puisqu'on ne connaît pas encore notre programme après le mois de mars. Mais le but est d'avoir une victoire le plus rapidement possible.

Vous prenez le départ, ce mercredi, du Tour de Valence. Et après ça ?

Il y aura Almeria, le Tour du Haut Var et Kuurne-Bruxelles-Kuurne.

La suite dépendra notamment de l'attribution des invitations pour le prochain Tour de France. Vous êtes trois équipes pour deux places. Vous restez confiant ?

Non, car tant qu'on n'est pas sélectionné on ne peut jamais être sûr. Il faut qu'on ait des bons résultats sur ce début de saison et qu'on montre qu'on mérite d'être sur le Tour. Après, c'est ASO qui décidera. C'est sûr que si on n'a des mauvais résultats jusqu'à Paris-Nice ça risque d'être un petit peu plus compliqué.

Cela a plutôt bien débuté avec les victoires sur la Tropicale Amissa Bongo et au GP de la Marseillaise...

Oui, même si les trois équipes concurrentes ont gagné au Gabon. On remet la balle au centre et on va voir maintenant ce qui se passe sur les courses européennes.

Peut-on craindre, à ce titre, une petite guéguerre entre les trois formations sur les courses à venir ?

Nous, Jean-René (Bernaudeau) a été très clair à ce sujet. Il ne faut pas du tout se focaliser sur les autres équipes. Il faut faire la course comme on sait le faire et courir pour gagner. Le reste ne sera qu'une conséquence de ce qu'on fait. Il ne faut surtout pas partir avec cet état d'esprit, car ce serait le meilleur moyen de se louper.

Direct Energie envisage de devenir World Tour à partir de 2020. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

C'est une bonne chose, car on arrive à la fin d'un cycle. L'équipe évolue et l'arrivée de Niki est je pense le commencement de cette transformation.

En ce qui vous concerne, vous arrivez en fin de contrat. L'idée est de poursuivre l'aventure avec l'équipe Vendéenne ?

Oui, c'est une bonne formation. L'esprit est bon et j'y ai mes repères c'est très important. On dit souvent que c'est mieux ailleurs, mais c'est souvent faux. On retient les bonnes choses et après on essaie de voir ensemble ce qui ne va pas. Puis il y a cette objectif de passer en World Tour, ce serait la continuité des choses.

Pour que cette saison 2019 soit une réussite, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ? Une course qui vous tient à cœur ?

Les championnats de France, ça fait rêver tous les coureurs français. Si je pouvais marcher à ce moment-là ce serait bien.

Propos recueillis par Alexandre Paillou

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