Interview : Gino Mäder "Dimension Data est une équipe qui se focalise sur le bien-être du coureur"

Interview : Gino Mäder "Dimension Data est une équipe qui se focalise sur le bien-être du coureur"

Gino Mäder : « Dimension Data est une équipe qui se focalise sur le bien-être du coureur »

Auteur d'une saison pleine qui l'a vu remporter plusieurs victoires d'étapes notamment sur la Ronde de l'Isard et le Tour Alsace ainsi que par deux fois sur le Tour de l'Avenir dont il prend la troisième place du classement général, le coureur de Suisse Alémanique de 21 ans a logiquement signé un premier contrat pro avec la World Team Dimension Data.

Quelles sont les circonstances de ta signature avec Dimension Data ?

J'ai envie de dire qu'elles ont été très confortables pour moi. J'ai dû discuter avec une dizaine d'équipes professionnelles alors même que l'année précédente, après une saison 2017 un peu compliquée au niveau santé, je n'avais eu aucune touche. J'ai donc pris le temps de faire le meilleur choix possible.

Tu as donc choisi Dimension Data pour de multiples raisons j'imagine qu'elles soient sportives, financières ou humaines. Quelle a été celle qui dépasse toutes les autres ?

Ce que j'apprécie avant tout c'est que j'ai à la fois l'opportunité de vivre une saison type d'un néo-pro, c'est-à-dire observer, comprendre et apprendre ce qu'est le circuit pro. Mais je sais qu'avec Dimension Data, un jour où je serai particulièrement en forme, je pourrai m'en ouvrir auprès des autres et jouer ma carte à fond. Les jours où je me sentirais moins bien évidemment, je me mettrai au service de l'équipe. Je ressens une équipe qui se met véritablement au service du bien-être de chacun de ses coureurs pour les placer dans les meilleures conditions de performance.

Même s'il est difficile de te projeter sur ta future carrière professionnelle, tu as l'envie de performer particulièrement sur les courses à étapes, à l'image de ta saison 2018, ou d'envisager au contraire courses d'un jour et courses par étapes sur un pied d'égalité ?

Ce sont des choses qui peuvent évoluer, mais je sens vraiment que j'ai des prédispositions pour réussir sur des courses à étapes. Surtout c'est le contexte que j'aime le plus en tant qu’athlète : gérer ma forme au fil des jours en fonction des circonstances de course et des opportunités.

Tu fais partie d'une génération suisse U23 qui apparaît à tous les observateurs comme une génération dorée tant elle regorge de talent. Comment te positionnes-tu par rapport à cela ?

Je dois préciser d'abord une chose qui est peu connue des passionnés de cyclisme. C'est que les noms qui reviennent le plus souvent, ce sont ceux de cyclistes avec qui je cours depuis au moins les U15. A l'époque déjà Patrick (Müller) marchait extrêmement fort. J'ai du d'ailleurs courir la première fois avec lui il y a environ une dizaine d'années. L'émulation qu'il y a entre nous vient de très loin.

Au-delà de l'émulation et donc de la concurrence on sent aussi une bande de copains comme en témoignent les Championnats du monde Espoirs fin septembre, sur lequel on a le sentiment que tout le monde a travaillé pour tout le monde et surtout que la victoire de Marc Hirschi a vraiment été un succès collectif ?

Exactement. On est tous très copains. Déjà on se côtoie depuis plusieurs années en équipe nationale. Aussi parce qu'en Suisse le service militaire est obligatoire et que nous sommes quatre ou cinq issus de l'équipe nationale à avoir fait nos dix-huit semaines ensemble. Je peux assurer que trois mois et demi quasiment tout le temps ensemble et pas seulement lors des entraînements, ça soude un collectif et ça développe la cohésion. Aux Championnats du monde, on était tous très heureux pour Marc. S'il avait été moins bien, Patrick ou moi aurions été là (NDLR : termine 4e et Patrick Müller 9e). Bref, il était difficile de battre l'équipe de Suisse ce jour là pour la victoire finale.

Tu mentionnais tout à l'heure connaître Patrick Müller depuis des années. Tu as donc commencé le cyclisme très tôt ?

Effectivement mais j'ai commencé le football très tôt également vers l'âge de 5 ans. J'ai longtemps fait les deux en parallèle. Pour tout dire, je suis issu d'une famille de cyclistes : mon père a été un bon coureur Elite en Suisse et ma mère a également couru à bon niveau.

Que peut-on te souhaiter pour l'année 2019 ?

Je suis comblé de courir chez les pros d'ici peu. J'ai envie d'apprendre à ce niveau et pourquoi pas de jouer ma carte personnelle si l'occasion se présente. Mais surtout je me souhaite de rester éloigné des soucis de ma saison 2017, les pépins physiques et autres chutes.

Propos recueillis par Benoit Prieur

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