Interview : A la découverte de...Gauthier Navarro

Interview : A la découverte de...Gauthier Navarro

La saison étant désormais terminée, la rédaction de Velo-Club vous proposera au cours des mois à venir, les traditionnelles interviews d'inter-saison, que ce soit pour partir à la découverte de coureurs méconnus, de "futurs champions" ou tout simplement pour faire le bilan de l'année écoulée. Et pour commencer cette série 2018 - 2019, c'est Gauthier Navarro, le futur pensionnaire de la formation Interpro Stradalli qui a accepté de jouer au jeu des questions-réponses.

 

Peux-tu tout d’abord te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Gauthier Navarro, j’ai 18 ans, j’habite Narbonne et j’ai commencé le vélo à l’âge de 3 ans. Jusqu’en cadets 2, j’ai couru pour le VS Narbonnais, puis j’ai rejoint le Team Culture Vélo lors de mon passage dans la catégorie juniors, et je viens de signer il y a peu mon premier contrat pro avec la formation Interpro Stradalli Cycling.

Tu as commencé très tôt, qu’est-ce qui a fait que tu as baigné dedans dès l'âge de 3 ans ?

Je suis issu d’une famille de cyclistes, mon père faisait du vélo, ma grande sœur également ainsi que mon grand frère qui lui est professionnel au sein du Team Wiggins. J’ai donc suivi leurs traces et chez moi on fait tous du vélo.

Tu avais des modèles lorsque tu étais plus jeune, des coureurs qui t’ont inspiré ?

Oui, un coureur qui est toujours dans les pelotons, c’est Alejandro Valverde, c’est un exemple pour moi.

On sait que c’est compliqué de rentrer dans des cases chez les juniors, mais comment te définirais-tu en terme de profil ?

C’est vrai que c’est compliqué de se donner un profil lorsque l’on évolue chez les juniors, car on passe un peu partout à cet âge-là. Ceci dit, je me verrais plus comme un puncheur.

Et niveau récup’ comment te situes-tu, tu penses que ça peut être un atout pour toi dans le futur ?

Depuis que je suis tout petit, je suis habitué à faire beaucoup de courses, et j’ai remarqué sur les épreuves juniors que lors des courses par étapes j’étais mieux de jour en jour. Par exemple sur le Tour de Gironde, c’est la dernière étape que je gagne et je pense que la récupération c’est un avantage pour moi aussi.

Puisque l’on évoque les juniors, tu sors d’une belle saison, avec notamment une victoire d’étape lors du Tour de Gironde, était-ce une surprise pour toi ?

C’est vraiment une agréable surprise en effet, car j’ai réalisé une première année juniors correcte, mais pas non plus de quoi annoncer une saison aussi grande en J2, avec la seconde place sur la Bernaudeau et le succès obtenu lors du Tour de Gironde. C’est vraiment quelque chose que je ne m’attendais pas à faire en début de saison.

Cette belle saison a attiré l’attention sur toi, et tu as signé un contrat avec l’équipe Interpro, qu’est-ce qui t’a séduit dans le discours de leur manager Damien Garcia ?

Ce que j’ai apprécié, c’est qu’il m’a suivi dès le début de saison, et que tous les week-ends, il prenait contact avec mon manager pour connaître mes résultats. Ensuite, ils m’ont proposé un stage avec eux en juin à Val Thorens et j’ai trouvé que le cadre et l’organisation de l’équipe étaient sympas. Ce qu’ils me proposent pour l’année qui arrive me plaît également, notamment en terme de calendrier de courses. Tout ça m’a motivé à les rejoindre.

J’imagine que tu as eu d’autres sollicitations, qu’est-ce qui a fait qu’en sortant des juniors tu as privilégié une Conti plutôt qu’une DN1 ou DN2 ?

J’ai eu des demandes en DN1 en effet, mais mon rêve depuis tout petit c’est de passer pro, et ça a donc fait une part du choix par rapport aux amateurs. C’est toujours également plus motivant de se donner à 100% lorsque l’on est pro que de rester dans le milieu amateurs, avec les études entre autres à côté, c’est toujours plus compliqué de se focaliser sur le vélo.

Tout à l’heure tu évoquais ton programme pour la saison prochaine, en connais-tu déjà les grandes lignes ?

Je devrais commencer la saison avec les courses par étapes de début de saison dans le sud-est de la France, avant d’enchaîner avec les épreuves de Coupe de France. Après mon programme personnel n’est pas encore dessiné.

Quel sera l’objectif l’an prochain, engranger de l’expérience essentiellement ou déjà tenter d’obtenir des résultats ?

Oui principalement, l’objectif sera d’engranger de l’expérience, car je n’ai que 18 ans, et ni l’équipe ni moi ne vont mettre de pression pour obtenir des résultats. Ce sera surtout prendre de la caisse, de l’expérience et apprendre. Après ça n’empêche pas d’avoir de l’ambition, car quand je prends le départ d’une course c’est forcément avec de l’ambition, mais avec moins de pression que cette année chez les juniors.

Est-ce que c’est aussi cette notion de pression qui a joué dans le fait que tu ais choisi de rejoindre une équipe Conti moins connue plutôt qu’une DN1 ?

Quand on est en DN1, il y a beaucoup de pression car tout le monde veut se montrer pour obtenir un contrat la saison suivante, et c’est donc très difficile dans le milieu amateurs. Par exemple cette année beaucoup d’équipes ferment et il y a par conséquent pas mal de pros qui redescendent chez les amateurs avec pour but de remonter l’année suivante. Donc oui, la pression est plus élevée au niveau amateurs.

Pour conclure, j’ai l’habitude de poser la même question à tous les jeunes coureurs, si tu pouvais ne gagner qu’une course dans ta carrière, laquelle choisirais-tu et pourquoi ?

Le championnat du monde, c’est quand même la course de l’année et ensuite tu as la chance de pouvoir porter le maillot pendant une saison entière.

Propos recueillis par Charles Marsault (crédit photo : Océane Grimaud)

Rejoignez-nous